Contrairement à son prédécesseur, Red Orchestra 2 se concentre sur une bataille et une ville : Stalingrad.
A l'origine, la ville de Tsaritsyne (issu du tatar Sary Su signifiant eau/rivière jaune) a été fondée au XVIe siècle par Ivan le Terrible pour y établir une forteresse afin de défendre les frontières sud de la Russie.
Au début du XIXe, la ville devient un important port fluvial où se tiennent des marchés de bois et de poissons. Tolstoï écrira : « Ce sont de tristes maisons de marchands au centre, des enclos en planche, des taudis en bois le long des fossés et de la Volga, enfin des buissons poussiéreux d'acacias chétifs autour de la cathédrale ».
Ce n'est qu'à la fin du siècle que la ville de Tsaritsyne prend son essor lorsque les gisements de fer du bassin du Donetz et les puits de pétrole du Caucase commencent à être exploités et acheminés au nord par la Volga. En 1875, une firme française construit la première usine métallurgique de la ville.
Durant la guerre civile de 1917-1921, Tsaritsyne occupe une place stratégique entre les troupes bolchéviques et les armées blanches et fait l'objet d'une bataille sanglante. La propagande retient le rôle prépondérant qu'aurait joué Staline dans la défense de la ville, alors qu'il était commissaire au ravitaillement. La ville est néanmoins prise par les Blancs en juin 1919 puis abandonnée six mois plus tard. En 1925, la ville est rebaptisée Stalingrad et compte 148 000 habitants en 1929.
Les grands plans quinquennaux des années trente font de Stalingrad une ville industrielle et une des villes les plus importantes d'URSS, avec 446 000 habitants en 1939. Stalingrad s'étend alors sur une trentaine de kilomètres le long de la rive droite de la Volga (60 km avec sa banlieue) sur une largeur de cinq cents mètres à quatre kilomètres. La ville, construite sur une terrasse plate qui domine la Volga, est coupée par des ravins et est isolée de la steppe par une ceinture de collines. La Volga, large de un à deux kilomètres, n'est traversée par aucun pont et la liaison avec la rive gauche est assurée par des bateaux et des bacs à vapeur. La rive droite est assez escarpée et dispose de gorges d'argile qui constituent une protection stratégique.
Les faubourgs de Stalingrad sont peuplés de maisons en bois dont ne subsisteront que les cheminées après le bombardement massif de von Richthofen le 23 août 1942. Les maisons en pierre se situent principalement dans le centre-ville et dans les quartiers ouvriers. Les trois usines géantes dominent le nord de la ville, situées du nord au sud : l'usine de tracteurs « Dzerdjinski » qui fabrique 27% des tracteurs et 25% des chars de l'URSS, soit 250 chars T-34 qui sortent de ses ateliers chaque mois, l'usine « Barricades Rouges » qui produit des canons, l'usine « Octobre Rouge » qui est un vaste complexe métallurgique sont toutes bordées à l'ouest par leurs cités ouvrières. Plus au sud se trouvent l'usine chimique « Lazur » et une immense raffinerie de pétrole, qui sont bordées à l'ouest par la côte 102, le Kourgane Mamaïev.
Le centre-ville est constitué de larges avenues droites entrecoupées de ruelles, deux grandes places s'y trouvent : la Place Rouge qui donne sur le théâtre Gorki et la place du 9 Janvier. Un autre quartier d'habitation se situe au sud où domine un immense silo à céréales. De la raffinerie au silo s'étendent d'importantes installations portuaires, le port fluvial draine à lui seul la moitié du transport par voie d'eau du pays. Trois aéroports desservent la ville : « Stalingradski » situé juste à l'ouest du Kourgane Mamaïev, Goumrak à huit kilomètres et Pitomnik à vingt kilomètres plus à l'ouest.
Après l'échec du Blitzkrieg à l'est en 1941, Hitler considère que l'Allemagne doit s'emparer du sud de l'URSS pour poursuivre la guerre : l'Ukraine avec son blé et son bétail, le bassin du Donetz pour son charbon et son fer et le Caucase pour son pétrole, la prise de Stalingrad priverait l'URSS d'une portion considérable de son industrie et d'une partie des livraisons en matériels américains. Conforté par le déroulement des opérations du Plan Bleu, Hitler disperse ses armées et envoie la VIe Armée seule à l'assaut de Stalingrad. De son côté, le commandement soviétique apprend de ses erreurs et se sert de Stalingrad comme un piège que refermeront de nouvelles forces mécanisées qui s'amassent...
carte de Stalingrad comprenant les cartes officielles du jeu
